Certaines galeries d'art, et pas des moindres, en quête d'espaces identitaires, ne désertent pas la capitale, mais ouvrent des succursales en banlieue. Il n'est guère possible en effet de moduler, dans un environnement historique figé, si beau soit-il, de vastes espaces représentatifs de l'image de marque que chacun veut imprimer à ses lieux d'exposition dans le plus grand intérêt des oeuvres. L'architecture la forme et les dimensions scéniques doivent aujourd'hui constituer un ensemble cohérent en parfaite harmonie avec les choix artistiques et les besoins quantitatifs et en stockage du marché. Nous assistons certainement à une mutation aussi profonde que celle que connurent les premiers marchands, passant d'expositions dans leurs appartements aux galeries dédiées.
Complement internaute :
Ces nouveaux lieux d'exposition, on le sait, n'ont jamais cessé de susciter la critique, les critiques se sont même emparées d'une partie des uvres exposées. En France, la Révolution de 1789 a entraîné la mise en place d'une République démocratique et la création de musées, et l'on a pu notamment déplorer, dans ce cadre, la suppression des peintures antiques, jugées peu compatibles avec le nouvel ordre démocratique.
Dans ce contexte, on ne peut manquer d'observer que le rôle des musées s'est considérablement affaibli. L'accès à l'art a été détourné de la prise de possession des uvres et de la contemplation des uvres et, par conséquent, du plaisir qu'elles procurent, au profit de leur conservation et de leur étude.