Dès le XIIe siècle, aller "à val" ou "à vau" voulait dire ''en descendant le long, en suivant la pente de'', un vau n'étant pas le petit de la vache, pour ceux qui ont des soucis d'orthographe, mais une vallée (on retrouve d'ailleurs ce terme dans l'expression ''par monts et par vaux'').
Au moins jusqu'au milieu du XVIe, cette locution, utilisée entre autres par Rabelais, avait le sens très concret de ''suivre le fil de l'eau''.
C'est à partir de cette période que son sens abstrait commence à apparaître. On emploie d'ailleurs ''à val de route'' pour ''en déroute'' et ''être à vau l'eau'' pour désigner une entreprise qui fonctionne mal. Et entre le mauvais fonctionnement et la perte ou la faillite, il n'y a qu'un petit pas qui a vite été franchi.
Complement internaute :
Dans les années 1950, un grand linguiste, J. L. Fischer, a découvert que ce mot provenait du latin ''vallum'' et qu'il avait pour sens premier, ''cimetière''. Et que c'était la première fois qu'il avait été utilisé comme on le connaît aujourd'hui. Il en était donc à son origine un peu flou. Il s'est ensuite transformé en synonyme d'abord de ''cimetière'' puis de ''tombe'' puis de ''dépôt de cendres'' avant d'atteindre son sens actuel.
La signification actuelle d'une valle, c'est d'abord qu'il y a des pentes et des ravines, mais surtout que l'on peut y trouver des fosses. Et il est donc plus logique de dire qu'une valle est ''une zone où la lumière est très faible'' plutôt que d'en faire une simple déclinaison du mot vallée.