On utilise l'
expression ''oublié chez ma tante'' pour dire que l'on a mis un objet en gage pour obtenir une avance de fonds. En 1637, Théophraste Renaudot introduit en France l'institution de prêts sur gage connu sous le nom de mont-de-piété.
Cet organisme disparu en 1644, est rétabli sous Louis XVI en 1777. La rumeur veut que le prince de Joinville, fils de Louis-Philippe 1er, doive laisser sa montre en gage pour rembourser une dette de jeu. Sa mère, la reine Marie-Amélie, s'inquiétant de ne plus la voir à son gousset, il se justifia, disant : ''je l'ai oublié chez ma tante''. Ainsi naquît l'expression.
Complement internaute :
Il est vrai que le mont-de-piété est l'un des lieux de dépôts de l'époque et qu'on pouvait oublier son bien en place. L'expression s'est d'abord appliquée à des bijoux, des montres, des éventails. Elle s'est ensuite étendue aux voitures, aux chevaux et aux animaux. Elle s'est même étendue au mobilier et à la maison. En effet, il était courant de ranger dans le coffre de l'habitant ses habits, ses souliers, ses chaussettes, ses livres, ses bibelots et même ses draps.
C'est ainsi que le mot est devenu synonyme d'une perte, de l'absence de ce qui fait la qualité de l'homme.
Dans le même registre, il est fréquent de lire ''dans mon pardessus''.