Autrefois, cette locution était précédée de verbes comme frapper, taper ou cogner (quelqu'un). Maintenant, on utilise plutôt sauter ou tomber (sur quelqu'un).
Cette
expression est déjà citée dans le premier dictionnaire de l'académie, en 1694, avec le sens de ''sans aucune mesure, très violemment''.
Mais sachant qu'on donne en général un coup avec le bras en extension, donc allongé, qu'est-ce qui peut justifier ce lien entre 'violent' et 'raccourci' ?
On peut imaginer que cela vient du repliement du bras qui précède le mouvement du coup, d'autant plus qu'en 1740 l'Académie signale l'expression ''raccourcir le bras'' pour ''replier le bras''.
En fait, la vérité semble être ailleurs.
Le bras n'est en effet pas le membre, mais la manche (comme dans la locution ''en bras de chemise''). Et l'expression ancienne ''les bras retroussés'' confirmerait alors l'allusion à ces manches qu'on retroussait, donc qu'on raccourcissait, avant de sauter sur le dos de l'adversaire pour tenter de lui mettre une pâtée.
Complement internaute :
Cette expression s'est ensuite répandue en France. Dans le texte de Balzac, on retrouve en effet l'expression ''saisir l'épaule'', en 1842, et en 1846, ''saisir l'épaule et le coude''. Ce dernier terme était déjà utilisé par Victor Hugo dans Les Misérables, en 1845. C'est dans ce même roman que l'on trouve aussi la première apparition du sens d'épaule en tant qu'articulation du bras, en 1844, et de coude en tant qu'articulation de l'épaule, en 1848.
Cette même expression a d'autres échos en anglais, en allemand et en espagnol.