Pourquoi dit-on ''prendre en grippe'' ?

Lorsque l'on n'aime vraiment pas quelqu'un, quand on ne ressent qu'aversion et animosité envers cette personne, sans raison apparente, on dit qu'on le prend en grippe. Bien entendu ici, il n'est pas question de nez qui coule ou de fièvre. L'objet de votre haine ne vous rend pas physiquement malade. Mais alors pourquoi dit-on "prendre en grippe" ?

Pour comprendre cette expression, il faut remonter au XIVe siècle, aux origines même du mot "grippe". À cette époque, cela évoquait une griffe, un croc ou un harpon utilisé pour agripper des objets. Le terme évolua afin de signifier que l'on attrape quelque chose, telle la maladie qui tout à coup sans crier gare s'attaque à notre corps et se saisit de nous.

Suite à cela, sa signification a évolué pour se rapprocher de l'idée tout d'abord de querelle (car l'on s'agrippe lors d'une dispute), puis de caprice et de fantaisie.

Ainsi au XVIIe siècle l'expression a été quelque peu transformée, car à cette époque, une personne de grippe était quelqu'un à l'esprit changeant, presque lunatique. Tout sourire à certains moments, il fallait pourtant s'attendre à le voir tout d'un coup changer d'humeur et devenir irascible.