C’est une
tradition : lors de la cérémonie d’intronisation du nouveau chef d’Etat, 21 coups de canon sont tirés depuis l’esplanade des Invalides. La pratique semble aussi incontournable qu’une poignée de
main entre ancien et nouveau président.
Cette pratique date de l'Ancien Régime. Sous la monarchie, 101 coups de canon étaient tirés pour annoncer la mort du Roi et l’intronisation de son successeur. C’est le général de Gaulle qui, en 1958, décida de modifier cette coutume, sans pour autant la supprimer. Des 101 coups royalistes ne subsistent aujourd’hui que 21 tirs républicains.
Sous la Ve République, seulement deux présidents ont refusé que des coups de canons soient tirés à leur honneur. François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. Les deux présidents, il est vrai, se succédaient à eux-mêmes. Mercredi, Nicolas Sarkozy a donc renoué avec cette tradition monarchique.
Le choix du nombre n’est pas anodin. Il remonte au XIVe siècle alors que le canon commence à devenir une arme courante. Sur les bateaux de guerre, la coutume veut que l’on tire sept coups de canon. Le chiffre 7 est notamment choisi pour sa symbolique religieuse : dans la tradition judéo-chrétienne, Dieu a créé le monde en sept jours. Puis la technique évolue et progressivement, les armées de terre arrivent à tirer trois coups de canon pour chaque coup tiré en mer. 7 x 3 = 21. C’est donc 21 coups de canon qui seront finalement tirés.
Aujourd’hui, ce symbole n’est pas seulement destiné à l’intronisation du nouveau président de la République française. Ainsi en février, une salve de 21 coups de canon a salué la naissance de la princesse Lalla Khadija
Complement internaute :
Dans l'épreuve du feu, la coutume veut que les officiers prennent place dans le carrosse des canons avant de partir. Cette tradition, qui remonte à l'Ancien Régime, est devenue une sorte de rite de passage.
Pour les présidents qui se succèdent à la tête de la France, l'exercice s'annonce plus complexe. Les pratiques ne sont pas les mêmes d'une génération à l'autre. Ainsi, Jacques Chirac a refusé en 2002 de célébrer son second mandat en tirant des coups de canon. Le choix du nombre a été fait en son honneur par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui s'est ainsi distingué de ses prédécesseurs.